ARTICLE III : l’impact de la numérisation sur le secteur de la santé
Quelle est l’attitude des plus de 60 ans vis-à-vis de l’utilisation de dispositifs électroniques une fois infirmes ? Indiville a été mandatée par la Fondation Roi Baudouin (en néerlandais) pour enquêter auprès de personnes âgées non dépendantes.
De manière générale, les séniors sont disposés à en faire usage, pour autant que cela leur permette de vivre plus longtemps de façon autonome et de déterminer par eux-mêmes s’ils demandent de l’aide. Fait remarquable : les personnes d’un niveau d’éducation plus faible et courant un plus grand risque pour la santé sont précisément plus réticentes envers ces dispositifs. Voici une synthèse des résultats (en néerlandais).
Joachim De Vos, de Tomorrow Lab : « Nous collaborons également avec des médecins, mais ils ne sont pas vraiment disposés à déléguer. C’est compréhensible d’un côté : au fond, des vies humaines sont entre leurs mains. Mais d’un autre côté, il a été prouvé que les systèmes informatiques peuvent comparer plus facilement les informations à l’échelle mondiale et sont donc structurellement mieux équipés pour prédire les risques, d’une crise cardiaque par exemple. »
Et cela pourrait bien s’avérer utile, sachant que chaque année 800 000 personnes sont victimes d’un infarctus dans l’Union européenne et que les maladies cardiovasculaires constituent la principale cause de mortalité en Belgique. Comme les premières minutes qui suivent un infarctus sont essentielles – chaque minute perdue entraîne la mort de davantage de cellules du myocarde – , nous ne pouvons que nous réjouir de l’invention du drone-ambulance. Développé par Living Tomorrow en collaboration avec l’Université de Technologie TU Delft et l’UZ Gent, ce drone présente un défibrillateur intégré et vole à une vitesse de 120 km à l’heure, augmentant ainsi le taux de survie de 8 % à 80 %. Joachim De Vos : « Une fois que vous avez communiqué, via l’application 112, l’endroit où quelqu’un est victime d’un arrêt cardiaque, le drone arrive une minute plus tard, n’importe où en Flandre. Une connexion en temps réel vous relie alors à un centre d’appel médical jusqu’à l’arrivée des services d’urgence. Le revers de la médaille, c’est que ce drone ne vole pas pour le moment, la législation n’ayant pas encore été adaptée. » La technologie comme moyen de sauver des vies humaines devrait inciter les décideurs à presser le pas.
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