Les travailleurs ne sont pas très optimistes quant à leur avenir au travail
À la demande d’Acerta, Indiville effectue tous les deux ans une enquête auprès des travailleurs belges. Cette année, 2.072 travailleurs ont été interrogés en septembre sur leur expérience au travail. Selon les résultats du quatrième volet de cette enquête, les travailleurs ne sont pas particulièrement optimistes quant à leur avenir dans leur emploi actuel. La solution selon Acerta ? Restez toujours en mouvement et misez sur la rotation des postes.

Les premiers résultats de cette enquête montrent que 4 travailleurs sur 10 ne peuvent pas faire de télétravail, que deux Belges sur trois sont disposés à travailler temporairement ailleurs en raison de la crise du coronavirus et que cette même crise pèse lourdement sur le bien-être mental des travailleurs belges.
Peu de perspectives d’avenir
À peine 37 % des répondants pensent qu’ils s’adapteront encore bien à leur emploi d’ici 5 ans et 36 % se voient encore auprès de leur employeur actuel. Près de 2 sur 3 ont donc besoin de changement. 1 travailleur belge sur 3 s’attend encore à faire son travail avec plaisir dans quelques années et à peine 3 sur 10 pensent qu’ils seront aussi performants qu’ils le sont actuellement. Les chiffres les plus interpellants concernent les travailleurs de moins de 35 ans.
La crise du coronavirus influence clairement ces chiffres. En 2018, 58 % étaient encore convaincus que l’adéquation entre eux et leur emploi serait encore là pendant quelques années et 6 sur 10 pensaient qu’ils seraient toujours aussi performants dans cinq ans.

Tom Vlieghe, Director Acerta Consult : « Les employés se rendent compte qu’ils ne seront plus forcément aussi motivés et heureux qu’aujourd’hui. Un constat qui s’applique plus aux jeunes travailleurs qu’aux plus anciens et c’est logique. Les plus jeunes commencent à peine leur carrière. Ils ont aussi plus de chances de voir leur carrière évoluer. Mais d’une manière générale, les travailleurs sont de plus en plus conscients qu’une carrière n’est pas automatiquement sans fin ni un long fleuve tranquille. Les travailleurs se rendent compte qu’il faudra faire quelque chose pour trouver le même niveau de satisfaction dans la collaboration avec l’employeur dans 3 à 5 ans. Le coronavirus a encore accéléré cette tendance mais le passage à l’action n’a bien souvent pas encore été fait. »
L’emloyabilité n’est pas durable
2 travailleurs sur 3 pensent que l’employabilité au travail sans agir n’est pas durable, mais rares sont ceux qui entreprennent quoi que ce soit pour changer. Les chiffres montrent même que les initiatives prises sont moins nombreuses qu’en 2018. 1 sur 3 pense certes à sa carrière, mais ne s’occupe pas activement de son avenir. 25 % des collaborateurs se porteraient candidats à une tâche interne supérieure à leur fonction actuelle si un projet se présentait. Un résultat supérieur à celui observé deux ans plus tôt.
Potentiel caché
Les réponses des travailleurs montrent aussi qu’il reste une grande marge de progression. 18 % pensent que leur employeur ignore leur potentiel. La moitié des travailleurs disent que leur employeur connaît leurs points forts et leurs points faibles.

« Le fait que près d’un collaborateur sur 5 affirme que son employeur ne connaît pas ses capacités mérite que l’on se penche sur la question. Le point positif de cette situation est que les employeurs peuvent encore découvrir jusqu’à 18 % de potentiel parmi leur propre personnel », estime Tom Vlieghe.
La rotation interne des postes comme solution
Acerta appelle les entreprises à miser davantage sur la rotation interne des postes avec des collègues occupant (temporairement) la fonction d’un autre. Tom Vlieghe : « Même si l’ownership est individuel, l’employeur peut jouer un rôle important dans la facilitation et la stimulation de la motivation durable. Et les possibilités pour abaisser les seuils d’accès dans ce cas existent bel et bien. Il est bien sûr normal de communiquer par exemple d’abord les offres d’emploi en interne, mais ce n’est pas tout : enrichissement des tâches, rotation des jobs, … Laissez par exemple les collègues occuper la fonction des uns et des autres, si nécessaire temporairement. La mobilité interne est aussi encore trop souvent considérée à court terme. Pourtant, la stimulation et le développement des propres travailleurs sont très importants pour aider de nombreuses entreprises à conserver leurs meilleurs profils sur un marché du travail tendu. »
Dans la presse
6 Belges sur 10 pensent qu’ils ne conviendront plus à leur emploi actuel dans 5 ans – La Libre
Plus de 6 Belges sur 10 estiment qu’ils ne parviendront plus à s’adapter à leur travail d’ici 5 ans – Le Soir, Références