La révolution smart dans le monde – Blog Indiville

Les villes deviennent de plus en plus intelligentes. Singapour se pose en modèle de développement urbain intelligent et aspire au statut de nation Smart. Même en Europe et par chez nous, la révolution Smart a le vent en poupe. Quels sont ses avantages et qu’en est-il de notre droit à la vie privée ?

Smartphone, Smart City, gouvernance Smart… Tout semble être intelligent de nos jours. Mais d’où vient donc cette tendance ? Dans son ouvrage (uniquement disponible en néerlandais : Hoe technologie onze steden leefbaar houdt en slimmer maakt), le Prof. Dr. Pieter Ballon explique que la révolution intelligente est la suite logique de l’évolution technologique de ces dernières décennies. Après l’émergence des télécommunications entre 1985 et 1995, un monde virtuel a vu le jour grâce au World Wide Web pour, évoluer dix années plus tard, en un Internet « de poche », plus dynamique et plus personnalisé encore, grâce à l’iPhone et la technologie mobile. Les réseaux sociaux poussent comme des champignons : c’est un véritable boom. Parallèlement, la dernière vague informatique qu’est l’évolution Smart crée une hyperconnectivité qui relie tout et tout le monde. «L’Internet des Objets» (IoD) est désormais une réalité.

Smart City

Pourquoi évoluer vers des villes plus intelligentes ? Parce que c’est le seul moyen de les garder viables si l’on tient compte de la surpopulation galopante, du problème sans cesse croissant de la mobilité, de la pollution de l’air, etc. Selon le Dr Boyd Cohen, cofondateur du Center for Innovation in Cities à l’Universidad del Desarrollo (Santiago, Chili), une ville intelligente s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée. Elle améliore non seulement le fonctionnement de la ville et de l’économie locale, mais également la qualité de vie de ses citoyens. Elle implique donc une meilleure utilisation des technologies de l’information et de la communication. Mais il s’agit également de la mesure dans laquelle les décideurs Smart parviennent à comprendre les besoins, souvent non exprimés, de leurs citoyens/visiteurs, à imaginer les solutions à cet effet et à les réaliser.

Smart cities blog 1

L’hexagone bleu de la Smart City Wheel de Cohen (Fig. 1) illustre les six domaines d’une Smart City : une gouvernance intelligente, des citoyens intelligents, une économie intelligente, une mobilité intelligente, un environnement intelligent et habiter/vivre intelligemment. Son disque vert indique pour chaque domaine trois actions (indicateurs) servant à atteindre l’objectif recherché. Par exemple, parvenir à des citoyens « intelligents » nécessite un enseignement contemporain, une société inclusive et de la marge pour la créativité. « Smart Cities are not one size fits all », écrit Cohen. Mieux vaut donc adapter son objectif aux besoins de sa ville et commencer par des projets pilotes ou des start-ups afin de tester préalablement ses actions.

Smart cities : les pièges et les problèmes

La directrice générale d’Infocomm Development Authority à Singapour, Jacqueline Poh, pense que l’on peut imputer les balbutiements du projet Smart City au fait que certaines villes stagnent au niveau académique ou utilisent des technologies non compatibles. De plus, elle souligne que les données recueillies ne sont pas toujours représentatives de la population ou qu’il existe un manque, voire une absence, d’implication des citoyens. Il faut également veiller à respecter la vie privée et les droits du citoyen, même si ce dernier est disposé à y renoncer en partie tant que le bénéfice l’emporte sur les inconvénients. D’où l’importance cruciale de la transparence, déclare Jacqueline Poh.

Conclusion : la Smart City doit être une ville conviviale impliquant chacun en tant que co-créateur.

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