Meilleures politiques grâce aux panels citoyens

Les panels citoyens donnent toujours plus de forme à la politique des autorités et organisations. Notre collègue Jo Steyaert explique l’importance des panels et comment ils conduisent à une meilleure politique. « L’apport du citoyen devient plus pertinent dans de très nombreux aspects de la société. L’époque où les responsables prenaient les décisions et où nous suivions gentiment est révolue », déclare Jo. Il explique comment la participation citoyenne progresse et en quoi le concept est indispensable pour prendre de bonnes décisions.

Meilleures politiques grâce aux panels citoyens

Avant

Les autorités découvrent de plus en plus l’importance de l’apport de la société. Avant, les citoyens ne pouvaient pas faire beaucoup plus que protester quand ils n’étaient pas d’accord avec une décision. Ils n’avaient pas les moyens ni la possibilité et les connaissances pour apporter une contribution constructive et exprimaient donc leur avis de manière négative. L’exemple le plus connu est peut-être celui de la problématique de la liaison Oosterweel devant boucler le ring anversois. Les actions de protestation ont été si bruyantes et si nombreuses que les responsables politiques n’ont à la longue plus pu ignorer qu’une bande de citoyens ne voulaient pas qu’il se passe quelque chose dans leur jardin. Au final, les plans de la liaison Oosterweel et du recouvrement du ring ont été dessinés avec l’apport participatif des citoyens.

Connaissances

Les dirigeants politiques savent que les élections ne sont plus suffisantes pour pouvoir tout décider pendant 6 ans. Ils ont besoin d’une implication plus importante et plus permanente de leurs « stakeholders », de plus d’interaction aussi. Beaucoup de connaissances ont été accumulées ces dernières années sur la manière dont les gens peuvent être impliqués dans la vie politique. Sur l’effet des questions selon la manière dont elles sont posées, sur la manière d’obtenir des réponses fiables, sur ce qui rend une enquête statistiquement représentative, … Alors que le droit de parole se limitait souvent par le passé à oui ou non, la barre est aujourd’hui plus haute, avec plus de variables possibles. De l’avis à la participation.

La représentativité est par ailleurs extrêmement importante pour éviter qu’un seul groupe – la classe moyenne par exemple – n’ait la parole dans le cadre d’une participation. Cela est et reste un défi. Il faut notamment des systèmes qui puissent suivre et contrôler la représentativité.

Groupe plus large de stakeholders

Pour garantir une qualité et une représentativité suffisantes, nous avons imaginé le concept de Panel citoyen. Nous interrogeons tous les stakeholders d’une organisation et cela concerne souvent un très large groupe de personnes. Pour une ville comme Louvain par exemple, il s’agit non seulement des habitants, mais aussi des étudiants, des touristes et des entrepreneurs. L’initiative Panel citoyen de Bpact et Indiville a du reste bénéficié récemment de subsides à l’innovation pour un montant de 140.000 euros de la part du gouvernement flamand pour rendre le Panel citoyen encore plus efficace et pouvoir impliquer davantage les groupes cibles difficiles à atteindre.

Utilité avérée

Le budget citoyen à Anvers est un bel exemple de la manière dont on peut impliquer les citoyens de manière active dans la politique. Les habitants des différents districts de la ville décident de 10 % du budget,  soit 1,6 million d’euros. Et qu’y voit-on ? Que si l’on interroge correctement les citoyens et si on les implique dans la politique, ils représentent une grande valeur ajoutée. Il en résulte une meilleure politique, tout simplement parce que l’on tient compte de beaucoup plus de points de vue.

Des projets de ce genre sont de plus en plus nombreux. Bruxelles a par exemple aussi désormais un budget citoyen. Ce type de projet participatif n’est clairement pas neuf, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il s’agit d’une habitude pour toutes les administrations. De nombreuses autorités en Belgique et à l’étranger, des autorités supérieures aux autorités locales et même aux quartiers, utilisent la participation citoyenne pour entendre l’avis des différentes parties prenantes. Il est devenu pratiquement impensable aujourd’hui qu’une administration puisse encore décider de réaménager une rue ou un quartier ou de revoir un plan de mobilité sans impliquer les intervenants sur le terrain.

La qualité plutôt que la quantité

Derrière la démocratie et la participation se trouve traditionnellement un concept plutôt quantitatif : « la majorité décide ». Mais l’idée de la qualité plutôt que la quantité gagne de plus en plus de terrain ces dernières années. Avec le Panel citoyen, nous combinons les deux. La quantité signifie idéalement que vous représentez avec un nombre de participants suffisant la diversité et la représentativité d’une société. Avec un groupe trop restreint, cela n’est pas possible. D’un autre côté, réunir des milliers de personnes autour d’une table et créer des interactions de qualité ne coule pas forcément de source. Il faut pour cela les bonnes technologies pour pouvoir surveiller correctement la qualité et la quantité. Grâce à cette technologie et à des bases de données performantes, il est aussi plus facile financièrement pour les villes, communes et autres organisations d’organiser de bonnes actions d’implication à certains moments donnés. Notre outil est disponible et peut être utilisé facilement pour différents trajets d’enquête et de participation citoyenne avec, non seulement, une réduction des coûts, mais aussi une participation plus permanente.

« Nous entendons aujourd’hui plus de stakeholders que jamais auparavant, mais nous devons toujours faire mieux en tant que société. Il y a encore trop de personnes dont nous n’entendons pas la voix. Un trajet sous la forme d’un Panel citoyen composé de manière scientifique peut y contribuer. »

Investir dans l’avenir

Nous estimons que les villes et communes devraient investir dans des infrastructures pour gérer l’implication des parties prenantes. L’approche à l’heure actuelle est encore trop ponctuelle. Adopter la bonne approche, suivre les personnes que vous n’atteignez pas et investir ensuite de l’énergie et de l’argent pour impliquer aussi ce public dans votre politique demande une certaine expertise. L’erreur que nous commettons aujourd’hui est que nous travaillons uniquement au cas par cas. À chaque fois, près de 80 % du budget sont utilisés pour atteindre toujours le même groupe de personnes. Travailler avec des panels de citoyens permet, après un investissement de base, d’utiliser toujours plus le budget pour atteindre les groupes cibles moins représentés.

Perspectives d’avenir

Participation citoyenne et enquête sont devenues indispensables dans la politique des autorités et autres organisations. Le Panel citoyen ouvre encore plus de perspectives pour des trajets permanents et de qualité, avec une meilleure implication des groupes de stakeholders plus difficiles d’accès.